Naissance de la LFFP : la FFF lance la Ligue Féminine de Football Professionnel
La nouvelle Ligue féminine de football professionnel (LFFP), présidée par Jean-Michel Aulas, sera lancée le 1er juillet prochain. Elle ambitionne de structurer et professionnaliser la D1 Arkema et la D2 féminine à moyen terme. La Fédération française de football (FFF) va investir plus de 70 M€ sur cinq ans. Explications.
Après avoir manqué le virage de la Coupe du monde 2019, la FFF veut faire du football féminin un de ses axes de développement. Annoncée l’an dernier, la Ligue Féminine de Football Professionnel (LFFP) verra officiellement le jour le 1er juillet prochain.
Nommé président de cette LFFP, Jean-Michel Aulas souhaite rassembler les présidents de D1 et de D2 afin d’insuffler une nouvelle dynamique. L’objectif est notamment de développer une plus grosse concurrence, et que davantage d’équipes titillent l’Olympique Lyonnais et le Paris SG sportivement et médiatiquement. « On veut en faire la première ligue européenne. Et pour ça, il faut structurer maintenant. Il y a 20 ans, en Angleterre, quand ils ont lancé les principes de la Premier League anglaise, ils avaient plusieurs clubs capables de lutter pour le titre, c’est ce que l’on veut faire », expliquait dernièrement Jean-Michel Aulas.
L’objectif est louable, mais il nécessite que les clubs professionnels masculins investissent dans leur structure féminine.
Laurent Nicollin, président du Montpellier HSC, attendait avec impatience une nouvelle dynamique pour le football féminin. « Pendant des années, on s’est battu contre des moulins à vent pour essayer de faire avancer le football féminin, parce que pour certaines personnes à la “Fédé”, à partir du moment où Lyon était champion d’Europe puis Paris, tout allait bien, dit-il au Midi Libre. On avait le meilleur championnat, les meilleures équipes. Et puis on voit que ce que j’avais prédit avant la Coupe du Monde 2019 arrive : les clubs anglais se renforcent, les clubs italiens commencent, les Allemands retrouvent un peu de dynamisme et surtout, l’Espagne nous est totalement passée devant. En faisant l’inverse de ce qu’on fait en France. Ils ont mis en avant les clubs, la formation, et quand les clubs ont performé, la sélection a suivi. »
Pour le président montpelliérain, « on a mis la charrue avant les bœufs » en mettant en avant l’équipe de France, « surtout pour le peu de résultats ». « Il faut que les clubs soient plus forts, que la formation soit plus structurée. Et la sélection nationale suivra. »
« Comme dans tous les sports. Il faut être structuré, avoir une bonne formation, de bonnes joueuses, de bons éducateurs. Mais aussi l’argent », énonce-t-il encore. « On a beaucoup construit avec une équipe première, comme nous à une époque avec des Suédoises, on a performé jusqu’en quarts de finale de Coupe d’Europe. C’est artificiel. Tu as un peu d’argent, tu parviens à avoir une équipe qui performe mais en dessous, il n’y a rien. »
Laurent Nicollin estime que la LFFP va permettre « d’avoir des bases pour que ces jeunes joueuses puissent bénéficier des mêmes avantages que les garçons ». « Il faut qu’on puisse donner aux gamines, et à leurs parents, certaines garanties qui ne sont pas juste de jouer au football mais d’en faire leur métier et de gagner de l’argent en le faisant. »